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Société anonyme Générale d’Exploitation de Chemins de Fer (SGE) [1867-1873]

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La Société Générale d’Exploitation de Chemins de Fer fut créée par acte du 13 février 1867[1]. La nouvelle société opère l’association entre la SA d’Exploitation de Chemins de Fer et la Compagnie des Chemins de Fer des Bassins Houillers du Hainaut.  La nouvelle société fut opérationnelle au 1er janvier 1867.  Cette société constituera un débouché de choix pour les Ateliers de Tubize.

Elle avait pour objet « la construction et l’exploitation de chemins de fer et autres voies de communication par terre ou par eau, en Belgique et à l’étranger. Elle pourra construire tout matériel quelconque, nécessaire à ses travaux et à ses exploitations, poursuivre toute demande en concession de chemin de fer et d’autres voies de communication par terre et par eau, racheter ou reprendre toutes concessions de cette nature, les céder ou les revendre, conclure tout traité d’exploitation, (…) ».

Le Président du Conseil d’Administration de la nouvelle société était G. Sabatier, le fondateur avec Joseph Zaman, des Ateliers de Tubize.  Il était alors administrateur de la Banque de Belgique.  On comprend plus facilement l’intervention de cette banque dans l’association qui amena la création de la SGE.  Dans ce Conseil d’Administration, on retrouve également Julien Morel, qualifié d’administrateur directeur général de la Société d’Exploitation des Chemins de Fer, et son homologue de la Compagnie des Chemins de Fer des Bassins Houillers du Hainaut, Simon Philippart.

La SGE exploitait en 1868 environ 700 km de voies de chemins de fer.  En réalité, la fondation de la SGE ne supprimait pas l’existence des deux sociétés fondatrices qui restaient propriétaires de leurs chemins de fer.  La SGE, en revanche disposait de son propre matériel roulant.  En échange de l’utilisation des différents chemins de fer, elle payait aux deux autres sociétés un fermage sous forme d’une rente au kilomètre.

La SGE, groupait les chemins de fer de la Flandre Occidentale, Hainaut-Flandres, de Gand à Terneuzen, de Furnes à Lichtervelde, de Manage à Wavre, des Bassins Houillers, etc. Elle fut reprise en deux étapes : 601 km de lignes en 1870 et 249 km en 1878. Le chemin de fer de la Flandre Occidentale avait repris son exploitation autonome en 1877 tandis que les autres lignes des Flandres étaient exploitées par un «Syndicat d’Exploitation» depuis 1876.

C’est durant cette période que furent adjoints à ceux de Tubize les Ateliers de Morlanwelz et de Nivelles.

A cette époque, environ 350 ouvriers étaient employés par les Ateliers de Tubize. Le directeur était Mr C. Cenant.

En 1867, la stagnation des affaires était générale.  Dans la région de Tubize, Quenast, Rebecq, les Ateliers de construction de la SGE, les carrières de pavé et la fabrication des tuyaux de drainage n’en ressentirent cependant guère les effets.

Voici, à ce propos ce que l’on disait à l’époque dans l’Exposé de la situation administrative de la Province de Brabant [1868, pp. 781-783 ]

Quelques commandes venues de l’étranger ont permis de continuer d’occuper un certain nombre d’ouvriers; mais en résumé la position, loin de s’améliorer, est devenue plus difficile. Les compagnies concessionnaires de chemins de fer ont vu les transports et conséquemment les recettes diminuer. Elles ont cru prudent de réduire les dépenses d’entretien et ont été dans l’impossibilité de renouveler leur matériel. Le produit des chemins de fer de l’Etat a également diminué et le Gouvernement a ajourné le remplacement du matériel défectueux et hors de service.

Les constructeurs se plaignent de l’élévation des frais de transport du matériel construit pour l’exportation en destination du port d’Anvers.

Les établissement de construction situés à quelques distance de ce port ne peuvent soutenir la concurrence de ceux fondés en France. Non seulement ceux-ci jouissent d’une prime à la sortie résultant du drawback sur les fers, mais leur matériel est transporté à prix réduit par chemin de fer.

Le matériel destiné à l’exportation ne jouit en Belgique d’aucun de ces avantages. Au contraire le prix du transport a été élevé d’une classe depuis quelque temps. Nous n’avons jamais été partisans des primes à la sorte des produits fabriques et nous espérons que tous les gouvernement finiront par abandonner ce régime, mais nous engageons le Gouvernement à faciliter les transports de matériel par les chemins de fer, afin d’aider à la prospérité et au développement d’une grande industrie, au lieu de la contrarier et de l’empêcher de soutenir la concurrence étrangère.

La crise qui pèse sur toutes les industries n’a pas empêché les ateliers de la Société générale d’exploitation des chemins de fer, fondés à Tubize, de continuer à travailler avec activité; cette société exploite un réseau considérable comprenant les ligne de la Flandre Occidentale, Hainaut-Flandre, Gand à la frontière des Pays-Bas, Haut et Bas-Flénu, le Centre, Manage à Wavre et Tamines-Landen et depuis la fusion de la Société anonyme et de la Société générale d’exploitation les ateliers de Tubize sont chargés de l’entretien du matériel des lignes que nous venons de citer. Ils ont du travail assuré et ressentent peu les effets de la crise industrielle. Les ouvriers qui y sont employés font journées pleines.

Fusion de la SGE avec la Cie des CF des Bassins Houillers du Hainaut

En 1873 fut prononcé la dissolution de la SGE [Acte du 12/05 – AR du 14/07 – Moniteur 18/07 (annexe au Moniteur du 01/08)].  A cette occasion, la SGE faisait apport à la Sté des CF des Bassins Houillers du Hainaut, avec jouissance à partir du 01/01/1873 :

  • du droit d’exploitation qu’elle possédait encore, soit à titre de bail, soit à titre de cession d’exploitation, sur quelques lignes de CF, notamment dans les deux Flandres, avec les charges qui y sont attachées;
  • de meubles, de titres en portefeuille et de ses créances, sous déduction néanmoins des sommes nécessaires pour l’apurement de son passif et qu’elle prélèvera sur ces valeurs.

Dès ce moment, l’avoir de la SGE se trouvait fusionné avec celui des Bassins Houillers.

Les actionnaires de la SGE pouvaient échanger leurs actions libérées de 500 fr. contre des action de capital des Bassins Houillers, au capital nominal de 500 fr., titre pour titre.

Par suite de cet apport et de cette fusion, la SGE n’ayant plus d’objet, a été déclarée dissoute.  Sa liquidation était confiée à la Sté des Bassins Houillers.

Le matériel roulant

Les listes dont je dispose pour cette période ne s’accordent pas toujours.  En outre, elles attribuent les plus anciennes locomotives à la Société Générale d’Exploitation.  Or, ces locomotives sont antérieures à 1867, date de création de cette société.  La liste de Jean-Pierre Teugels les attribuent à la SGE Bassins Houillers du Hainaut.  On peut donc penser qu’en réalité elles furent commandées et livrées à la Compagnie des Chemins de Fer des Bassins Houillers du Hainaut et que, lors de l’association de 1867 qui déboucha sur la création de la SGE, elles furent transférées à la nouvelle société.

Liste des locomotives Tubize pour la SGE, d'après S. Jarne

année voie Essieux type livraison destinataire et chronique radiation
? 1855 1435 1A1n2 Manage-Wavre « 5 » « Wellington »   /18xx -> Société Générale d’Exploitation « 9 » /1871 -> CF de la Flandre « 9 » 1878
? 1856 1435 1Bn2 Manage-Wavre « 6 » « Tinctoris » /18xx -> Société Générale d’Exploitation « 21 » /1871 -> Etat Belge « 414 » 1873
? 1861 1435 Bn2 Société Générale d’Exploitation « ? » /1871 -> Etat Belge « 549 » 1882-1900
40 1865 1435 Cn2 .06.1865 Société Générale d’Exploitation « 102 » /1878 -> Etat Belge 1878
41 1865 1435 Cn2 T41 .06.1865 Société Générale d’Exploitation « 103 » /1871 -> Etat Belge « 469 » 1888
42 1865 1435 Cn2 .06.1865 Société Générale d’Exploitation « 104 » /1878 -> Gand-Terneuzen « 104 » /1889 -> Gand-Terneuzen « 7 »
43 1867 1435 Cn2 .02.1867 Société Générale d’Exploitation « 105 » /1878 -> Etat Belge « 1143 » 1879
44 1867 1435 Cn2 .03.1867 Société Générale d’Exploitation « 106 » /1878 -> Gand-Terneuzen (?)
45 1867 1435 Cn2 .01.1867 Société Générale d’Exploitation « 107 » -> Etat Belge « 1263 » 1889
46 1867 1435 Cn2 T41 .01.1867 Société Générale d’Exploitation « 108 » -> Etat Belge « 470 » /1894 ->   Gand-Terneuzen « 6II » (?) voir n° 75
? 1865 1435 1Bn2t Hainaut-Flandres -> Société Générale d’Exploitation « 82 » /1878 -> Etat Belge 1878
? 1865 1435 1Bn2t Hainaut-Flandres -> Société Générale d’Exploitation « 83 » /1878 -> Etat Belge « 1193 » 1895
? 1865 1435 1Bn2t Hainaut-Flandres -> Société Générale d’Exploitation « 84 » /1878 -> Gand-Terneuzen « 84 » /1889 -> Gand-Terneuzen « 1 » /1901 -> Carrières de l’Ermitage, Lessines
57 1866 1435 1Bn2t T15 Société Générale d’Exploitation « 30I » /1871 -> Etat Belge « 421 » /18xx transf. 1Bn2t 1888
58 1866 1435 1Bn2t T15 Société Générale d’Exploitation « 31I » /1871 -> Etat Belge « 422 » /18xx transf. 1Bn2t 1897
59 1866 1435 1Bn2t T15 Société Générale d’Exploitation « 32I » /1871 -> Etat Belge « 423 » /18xx transf. 1Bn2t 1891
60 1866 1435 1Bn2t T15 Société Générale d’Exploitation « 33I » /1878 -> Etat Belge 1880
? 1867 1435 1Bn2t T15 Société Générale d’Exploitation « 34I » /1871 -> Etat Belge « 424 » /18xx transf. 1Bn2t 1897
? 1867 1435 1Bn2t T15 Société Générale d’Exploitation « 35I » /1878 -> Etat Belge 1880
64 1866 1435 Bn2t Société Générale d’Exploitation (?) /1878 -> Virton-Marbehan /1881 -> Etat Belge « 1453 », n°64 incertain, à confirmer 1892
66 1866 1435 Cn2 Société Générale d’Exploitation « 114 » /1877 -> Flandre Occidentale « 114 » /1906 -> Etat Belge « 114 »
67 1866 1435 Cn2 T41 Société Générale d’Exploitation « 115 » /1871 -> Etat Belge « 476 » 1888
68 1866 1435 Cn2 T41 Société Générale d’Exploitation « 116 » /1871 -> Etat Belge « 477 » 1882
69 1866 1435 Cn2 T41 Société Générale d’Exploitation « 117 » /1871 -> Etat Belge « 478 » 1911
75 1866 1435 Cn2 T41 Société Générale d’Exploitation « 118 » /1871 -> Etat Belge « 479 » /1894 ->   Gand-Terneuzen « 6II » (?), voir n° 46 1893
76 1866 1435 Cn2 Société Générale d’Exploitation « 119 » /1877 -> Flandre Occidentale « 119 » /1906 -> Etat Belge « 119 » 1913
77 1866 1435 Cn2 Société Générale d’Exploitation « 120 » /1877 -> Flandre Occidentale « 120 » /1906 -> Etat Belge « 120 »
78 1866 1435 Cn2 Société Générale d’Exploitation « 121 » /1877 -> Flandre Occidentale « 121 » /1906 -> Etat Belge « 121 »
79 1869 1435 1Bn2 T14 Société Générale d’Exploitation « 71 » -> Etat Belge « 446 » 1898
80 1870 1435 Cn2t T54 .03.1870 Société Générale d’Exploitation « 165 » -> Etat Belge « 516 » 1888
81 1870 1435 Cn2t T54 .03.1870 Société Générale d’Exploitation « 166 » -> Etat Belge « 517 » 1888
82 1870 1435 Cn2t T54 .05.1870 Société Générale d’Exploitation « 167 » -> Etat Belge « 518 » 1888
83 1870 1435 Cn2t T54 .05.1870 Société Générale d’Exploitation « 168 » -> Etat Belge « 519 » /1905 -> Charbonnage de Frameries
84 1869 1435 Cn2 T34 .07.1869 Société Générale d’Exploitation « 126 » -> Etat Belge « 480 » 1887
85 1869 1435 Cn2 T34 .08.1869 Société Générale d’Exploitation « 127 » -> Etat Belge « 481 » 1921
86 1869 1435 Cn2 T34 .08.1869 Société Générale d’Exploitation « 128 » -> Etat Belge « 482 » 1904
87 1869 1435 Cn2 T34 .07.1869 Société Générale d’Exploitation « 129 » -> Etat Belge « 483 » 1887
88 1869 1435 Cn2 T34 .06.1869 Société Générale d’Exploitation « 130 » -> Etat Belge « 484 » 1887
89 1869 1435 Cn2 T34 .06.1869 Société Générale d’Exploitation « 131 » -> Etat Belge « 485 » 1887
90 1870 1435 Cn2 T34 .02.1870 Société Générale d’Exploitation « 132 » -> Etat Belge « 486 » 1921
91 1870 1435 Cn2 T34 .03.1870 Société Générale d’Exploitation « 133 » -> Etat Belge « 487 » 1921
92 1869 1435 Cn2 T34 .10.1869 Société Générale d’Exploitation « 134 » -> Etat Belge « 488 » 1921
93 1869 1435 Cn2 T34 .10.1869 Société Générale d’Exploitation « 135 » -> Etat Belge « 489 » 1904
94 1869 1435 Cn2 T34 .09.1869 Société Générale d’Exploitation « 136 » -> Etat Belge « 490 » 1904
95 1870 1435 Cn2 T34 .03.1870 Société Générale d’Exploitation « 137 » -> Etat Belge « 491 » 1902
96 1870 1435 Cn2 T34 .03.1870 Société Générale d’Exploitation « 138 » -> Etat Belge « 492 » 1887
97 1870 1435 Cn2 T34 .04.1870 Société Générale d’Exploitation « 139 » -> Etat Belge « 493 » 1887
98 1870 1435 Cn2 T34 .05.1870 Société Générale d’Exploitation « 140 » -> Etat Belge « 494 » 1904
100 1870 1435 Cn2 T34 .05.1870 Société Générale d’Exploitation « 141 » -> Etat Belge « 495 » 1887
102 1870 1435 Cn2 T34 .06.1870 Société Générale d’Exploitation « 142 » -> Etat Belge « 496 » 1887
103 1870 1435 Cn2 T34 .06.1870 Société Générale d’Exploitation « 143 » -> Etat Belge « 497 » 1887
104 1870 1435 Cn2 T34 .07.1870 Société Générale d’Exploitation « 144 » -> Etat Belge « 498 » 1889
105 1870 1435 Cn2 T34 .07.1870 Société Générale d’Exploitation « 145 » -> Etat Belge « 499 » 1892
106 1870 1435 1Bn2 T14 .01.1870 Société Générale d’Exploitation « 72 » -> Etat Belge « 447 » 1904
107 1870 1435 1Bn2 T14 .02.1870 Société Générale d’Exploitation « 73 » -> Etat Belge « 448 » 1904
108 1870 1435 1Bn2 T14 .03.1870 Société Générale d’Exploitation « 74 » -> Etat Belge « 449 » 1904
109 1870 1435 1Bn2 T14 .03.1870 Société Générale d’Exploitation « 75 » -> Etat Belge « 450 » ca1896
110 1870 1435 Cn2t T54 .06.1870 Société Générale d’Exploitation « 169 » -> Etat Belge « 520 » 1888
111 1870 1435 Cn2t T54 .06.1870 Société Générale d’Exploitation « 170 » -> Etat Belge « 521 » 1890
112 1870 1435 Cn2t T54 .07.1870 Société Générale d’Exploitation « 171 » -> Etat Belge « 522 » 1888
113 1870 1435 Cn2t T54 .07.1870 Société Générale d’Exploitation « 172 » -> Etat Belge « 523 » 1888
114 1870 1435 Cn2t T54 .09.1870 Société Générale d’Exploitation « 173 » -> Etat Belge « 524 » 1899
115 1870 1435 Cn2t .10.1870 Société Générale d’Exploitation « 174 » -> Etat Belge « 525 » 1888
120 1870 1435 Bn2t .09.1870 Société Générale d’Exploitation « ? » -> Etat Belge « 544 »
134 1871 1435 1Bn2 T7 Flandre Occidentale « 30II » /1877 -> Société Générale d’Exploitation « 30 » /1906 -> Etat Belge « ? » 1895
135 1871 1435 1Bn2 T7 Flandre Occidentale « 31II » /1877 -> Société Générale d’Exploitation « 31 » /1906 -> Etat Belge « ? » 1895
136 1871 1435 1Bn2 T7 Flandre Occidentale « 32II » /1877 -> Société Générale d’Exploitation « 32 » /1906-> Etat Belge « ? » 1895
137 1871 1435 1Bn2 T7 Flandre Occidentale « 34II »   /1877 -> Société Générale d’Exploitation « 34 » /1906-> Etat Belge « ? » /1913 -> Gand-Terneusen « 4 »

Liste des locomotives Tubize pour la SGE, d'après J.-P. Teugels

Année Essieux Voie type Destinataire radiation
? 1865 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 102 1871/01
? 1865 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 103 / 1871 EB 469 1889/01
? 1865 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 104 / 1878 Gand-Terneuzen 7
? 1867 2-4-0 std Tub.4 SGE BHH 30 / 1873 EB 421 1888/01
? 1867 2-4-0 std Tub.4 SGE BHH 31 / 1873 EB 422 1897/01
? 1867 2-4-0 std Tub.4 SGE BHH 32 / 1873 EB 423 1891/01
? 1867 2-4-0 std Tub.4 SGE BHH 33 1879/01
? 1867 2-4-0 std Tub.4 SGE BHH 34 / 1873 EB 424 1897/01
? 1867 2-4-0 std Tub.4 SGE BHH 35 1879/01
tub0047 1867 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 105 / 1878 EB 1143 1879/01
tub0048 1867 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 106 / Gand-Terneuzen 7
tub0049 1867 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 107 / EB 1263 1889/01
tub0050 1867 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 108 / EB 470
tub0066 1866 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 114 / 1877 CF Flandre Occidentale 114
tub0067 1867 0-6-0 std T41.1865 SGE BHH 115 / 1878 EB 476 1889/01
tub0068 1867 0-6-0 std T41.1865 SGE BHH 116 / 1878 EB 477 1882/01
tub0069 1867 0-6-0 std T41.1865 SGE BHH 117 / 1878 EB 478 1911/01
tub0075 1866 0-6-0 std T41.1865 SGE BHH 118 / 1878 EB 479 1893/01
tub0076 1866 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 119 / 1877 CF Flandre Occidentale 119 1913/01
tub0077 1866 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 120 / 1877 CF Flandre Occidentale 120
tub0078 1866 0-6-0 std Tub.1 SGE BHH 121 / 1877 CF Flandre Occidentale 121
tub0079 1869 0-4-2 std * SGE BHH 75 / EB 450 / 1874 Lille-Valenciennes 4 1884/01
tub0080 1870 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 165 / EB 516 1888/01
tub0081 1870 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 166 / EB 517 1888/01
tub0082 1870 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 167 / EB 518 1888/01
tub0083 1870 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 168 / EB 519 1892/01
tub0084 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 126 / 1878 EB 480 1887/01
tub0085 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 127 / 1878 EB 481 1921/01
tub0086 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 128 / 1878 EB 482 1904/01
tub0087 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 129 / 1878 EB 483 1887/01
tub0088 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 130 / 1878 EB 484 1887/01
tub0089 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 131 / 1878 EB 485 1887/01
tub0090 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 132 / 1878 EB 486 1921/01
tub0091 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 133 / 1878 EB 487 1921/01
tub0092 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 134 / 1878 EB 488 1921/01
tub0093 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 135 / 1878 EB 489 1904/01
tub0094 1869 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 136 / 1878 EB 490 1904/01
tub0095 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 137 / 1878 EB 491 1902/01
tub0096 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 138 / 1878 EB 492 1887/01
tub0097 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 139 / 1878 EB 493 1887/01
tub0098 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 140 / 1878 EB 494 1904/01
tub0100 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 141 / 1878 EB 495 1887/01
tub0102 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 142 / 1878 EB 496 1887/01
tub0103 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 143 / 1878 EB 497 1887/01
tub0104 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 144 / 1878 EB 498 1889/01
tub0105 1870 0-6-0 std T34.1869 SGE BHH 145 / 1878 EB 499 1892/01
tub0106 1870 2-4-0 std T14.1870 SGE BHH 71 / 1871 EB 446 1904/01
tub0107 1870 2-4-0 std T14.1870 SGE BHH 72 / 1871 EB 447 1904/01
tub0108 1870 2-4-0 std T14.1870 SGE BHH 73 / 1871 EB 448 1904/01
tub0109 1870 2-4-0 std T14.1870 SGE BHH 74 / 1871 EB 449 1905/01
tub0110 1857 0-6-0 std T54.1857 SGE BHH 75 / 1871 EB 521 1888/01
tub0111 1857 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 170 / 1871 EB 522 1890/01
tub0112 1857 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 171 / 1871 EB 522 1888/01
tub0113 1859 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 172 / 1871 EB 523 1888/01
tub0114 1859 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 173 / 1871 EB 524 1898/01
tub0115 1859 0-6-0t std T54.1857 SGE BHH 174 / 1871 EB 524 1888/01
tub0120 1871 0-4-0t std Tub.6 SGE BHH / EB 544 1888/01

LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE D’EXPLOITATION
LA COMPAGNIE DES BASSINS HOUILLERS DU HAINAUT
LE GROUPE SIMON PHILIPPART

Parmi les lignes ou groupes de lignes concédées, ce groupe mérite une approche particulière.
Les lignes concédées un peu anarchiquement souffraient du manque d’union, et de concurrences entre elles ou de celle de l’EB. Celui-ci en profitait pour racheter avantageusement les Cies en difficultés. Le financier Philippart pensa que la réunion des Cies les renforcerait en leur permettant de résister à la concurrence de l’EB. Il rallia des établissements financiers à son idée et fonda le 1-2-1866 la Société des BH avec diverses concessions : CFF, Ceinture de Charleroi, Frameries-Chimay, Tournai-Bruges (à construire pour l’essentiel). Ils se groupèrent ensuite avec plusieurs autres concessionnaires suivant des conventions spéciales, et les BH se substituèrent à eux
pour la construction ou l’exploitation des lignes suivantes : CF de St-Ghislain, du Centre, Courtrai-Enghien, Manage-Piéton, du Prince Henri (G-D Lux.), Piéton-Courcelles, Renaix-Courtrai, des Carrières de Quenast au Canal de Charleroi, de Tournai à Jurbise, de Dour à Quiévrain, de Tamines à Landen, de Braine-le-Comte à Courtrai, de l’Ouest de la Belgique, de Hainaut-Flandre.Avec les BH, on fonda en 1867 la SGE qui à son tour fonda la Sté CF Vicinaux du Brabant (lr e tentative, sans lendemain, de création d’un réseau secondaire).
Cette Société était conçue comme un véritable trust (voir Tubize). La SGE/BH construisait et exploitait les lignes, garantissait le paiement des intérêts d’amortissement des obligations, encaissait le surplus ou avançait le manquant. Les Sociétés Constituantes restaient en fait indépendantes. L’union permit de dénoncer les tarifs mixtes imposés par l’Etat.
De 430 km en 1867, le réseau était passé en 1870 à 1 100 km. Cette année, par convention, les BH cédèrent 601 km de lignes à l’EB et reçurent de nouvelles concessions pour 600 km.
Après constitution de son « trust », Philippart racheta la concession du CF américain Morris (lignes du Bois) ainsi que l’affaire Vaucamps ce qui amena la constitution de la Compagnie des Tramways Bruxellois.
Entretemps, Philippart s’était lancé dans la construction ferrée en France : mentionnons les lignes ou compagnies de Lille à Valenciennes, d’Orléans à Rouen, de Lérouville à Sedan. CF Normands,
Vendée…
La déconfiture de Simon Philippart abrégea la durée de la SGE. Elle fut reprise par l’EB en 1872 (Lignes belges).
Les CFB ne possédaient à cette époque que 411 locomotives (dont certaines devaient être remplacées). Les locomotives de la SGE n’étaient — à dire d’experts — pas en excellent état, mais constituaient une masse de 170 unités.
La constitution de ce parc comportait d’abord quelques machines apportées par les premières compagnies, ou même industrielles (évoquées plus haut). Compte tenu des locomotives anglaises en service dans les Flandres, les réseaux BH/SGE ont commandé une centaine de locomotives à notre industrie nationale. Il convient d’y ajouter les livraisons aux lignes françaises et luxembourgeoises.
Les ateliers de Tubize fournirent environ 45 hl au PH, près de 70 à la SGE, une centaine de machines T. industriel aux BH, pour les lignes françaises et à la FO, qui avait repris son indépendance au moment du rachat par l’EB. Soit un total de près de 220 machines en une quinzaine d’années dans une seule usine. A noter que d’autres constructeurs belges fournirent du matériel au groupe : C : 5 (T. I EB); SL : 15 Dt pour Fortes Rampes et 3 autres hl; GH et UMH : quelques locos pour le Flénu; HSP : achève quelques locos pour les CF Centre; AFB : la loco de l’Expo 1867.
Comme on le voit, la capacité d’absorption de ce groupe équivalait largement à celle de EB. Ce dernier effectuait cependant un sérieux effort de renouvellement et d’extension de matériel à cette
époque.

Texte d'A. Dagant sur la SGE

Un troisième groupe de promoteurs privés [après la Compagnie du Nord-Belge et le Grand Central Belge], comprenant des hommes d’affaires belges extrêmement actifs comme Simon Philippart, Gendebien et les banquiers Parent-Pêcher de Tournai, allait concevoir l’établissement progressif d’un réseau couvrant toute la Belgique et pénétrant en France et au Gand-Duché de Luxembourg.  A la tête de ce véritable trust se trouvait la Compagnie des Chemins de Fer des Bassins Houillers du Hainaut, qui entendait se réserver le quasi monopole du transport du charbon du Borinage, du Centre et du Pays de Charleroi.  Nombre de sociétés satellites étaient chargées de la construction des lignes concédées et de leur exploitation (pour compte propre ou pour le compte d’autres petites compagnies).

C’est ainsi que la Société d’Exploitation de Chemins de Fer (1/4/1865-31/12/1866), à laquelle succéda la Société Générale de Construction de Chemins de Fer (1867-1873), était fermière d’une série de compagnies préexistantes ou concessionnaires de lignes nouvelles construites par le groupe.  Elle exploitait se vaste réseau, d’une part avec le matériel moteur (généralement vétuste) des anciennes compagnies et du matériel acheté l’occasion à l’étranger, d’autre part avec du matériel neuf construit aux Ateliers de Tubize, qui dépendaient aussi du groupe Philippart.

Les sociétés préexistantes possédant leur propre matériel moteur dont les lignes furent affermées à la Société Générale d’Exploitation étaient

  1.  en Flandre :
    • la Société de la Flandre Occidentale
    • la petite Compagnie de Furnes à Lichtervelde
    • la Compagnie du Hainaut-Flandre (reliant Gand à Saint-Ghislain et à Valenciennes)
  2.  dans le Hainaut :
    • la Compagnie du Centre, Baume et Marchienne
    • les réseaux charbonniers du Haut et Bas-Flénu et de Saint-Ghislain
    • la Jonction de l’Est (Manage-Wavre)

D’autres concessionnaires, souvent hommes de paille du groupe, construisirent des lignes grâce à de nombreux appel à l’épargne et en confièrent l’exploitation à la même SGE.  Il s’agissait de :

  • la Compagnie de Bruges à Blankenberghe
  • la Compagnie d’Ostende à Armentières
  • La Compagnie de l’Ouest de la Belgique, concessionnaire d’une ligne reliant Bruxelles à Nieuport (qui devait devenir un port charbonnier)
  • la Compagnie d’Eecloo à Anvers, qui espérait drainer le trafic d’un avant-port à établir à l’embouchure de l’Escaut (Breskens)
  • la Compagnie de Gand à Terneuzen
  • la Compagnie de Termonde à Saint-Nicolas
  • la concession Anvers-Douai, susceptible de relier le bassin houiller du Nord au port d’Anvers
  • la Compagnie de Furnes à Dunkerque.

L’existence de cette entreprise trop ambitieuse fut éphémère.  Dès le 1er janvier 1871, l’Etat dut reprendre d’urgence l’exploitation de 601 km de lignes, dont certaines n’étaient pas entièrement terminées.  La SGE continua tant bien que mal à exploiter ce qui restait de son réseau (459 km dans les Flandres), puis fut mise en liquidation en 1873.  L’exploitation de ce réseau fut alors poursuivie par la Compagnie des Bassins Houillers du Hainaut jusqu’à sa faillite retentissante, prononcée le 6 janvier 1877.  La Société de la Flandre Occidentale reprit son indépendance le 1er août suivant et la Compagnie de Gand à Terneuzen acquit la sienne le 1er janvier 1878.

Texte de Phil Dambly sur la SGE

Bibliographie :

  • « Société générale d’Exploitation de chemins de fer », dans Annuaire spécial des chemins de fer Belges, V. Devaux et Cie, 1869, pp. 234-241.
  • « La Société Générale d’Exploitation – La Compagnie des Bassins Houillers du Hainaut.  Le Groupe Simon Philippart », dans A. DAGANT, Cent vingt-cinq ans de construction de locomotives à vapeur en Belgique, dans Bulletin de l’Insitut Archéologique Liégeois, t. 86, 1974, pp. 49-51.
  • Ph. DAMBLY, Vapeur en Belgique, t. 1. Des origines à 1914, Bruxelles, 1989, p. 10.

[1] Acte reçut par Me J.-B.-J. Vanderlinden et Me J.-F. Toussaint, notaires à Bruxelles, approuvé par arrêté royal du 21 février 1867 (Moniteur du 24 février 1867).

© Luc DELPORTE  – 20/11/2019

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