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La Société Générale d’Exploitation des Chemins de Fer (SGE) n’était finalement pas autre chose qu’une association entre deux autres sociétés qui continuèrent à avoir leur existence propre. Stricto sensu, les Ateliers de Tubize continuèrent à appartenir à la Société d’Exploitation des Chemins de Fer jusqu’en 1873. Cette situation compliquée ne pouvait certainement pas se maintenir indéfiniment, d’autant plus que, de puis 1870, avec la cession de l’exploitation de son réseau à l’Etat Belge, la raison d’être initiale de la SGE avait disparu. La dissolution de cette association ou la fusion des deux sociétés devenait inéluctable. C’est ce qui arriva avec la création de la Société anonyme Métallurgique et Charbonnière Belge qui opère, en 1873, la fusion entre la Société anonyme d’Exploitation des Chemins de Fer (véritable propriétaire des Ateliers de Tubize), la Compagnie des Chemins de Fer des Bassin Houillers du Hainaut, la Société anonyme Générale d’Exploitation des Chemins de Fer, et la Société anonyme des Charbonnages du Couchant de Charleroi, auxquelles s’adjoignent des apports faits par Simon Philippart et Gustave Sabatier.
Cette Société Métallurgique et Charbonnière belge, crée par acte du 1er mai 1873[1], avait pour objet « l’établissement et l’exploitation de charbonnages, fours à coke, hauts fourneaux, forges, laminoirs, etc.; l’extraction, le traitement et la fabrication des matières premières que comporte son industrie; la confection de machines et outils, de matériel fixe et mobile de chemin de fer, routes, canaux et autres voies navigables, ainsi que tous autres objets en fer, et le commerce des produits qu’elle fabrique ».
La Société des Chemins de fer des Bassins Houillers du Hainaut faisait apport à la nouvelle société de l’usine qu’elle avait acquise de L. Emile Dupont (acte du 3/9/1872, Me Van Halteren notaire à Bruxelles), avec ses hauts-fourneaux, machines, appareils, bâtiments, terrains et dépendances, telle que ladite usine se compose et est située sur les communes de Châtelineau et de Châtelet, d’une contenance cadastrale approximative de 8 hectares 1 are 60 centiares.
La Société Générale d’Exploitation de Chemins de fer apportait l’établissement connu sous le nom des Ateliers de Nivelles qu’il avait acquis, situés à Nivelles, contenant environ 3 hectares 60 ares 40 centiares, avec maisons d’ouvriers, matériel, outillage, tel que le tout existe et se comporte à ce jour et est décrit dans le corps et les annexes de l’acte du 26 décembre 1868, reçu par Me Fauconnier, notaire à Mons, acte par lequel la société apportante a acquis cet établissement des administrateurs-liquidateurs de la Compagnie Centrale de Travaux Publics et de Construction de matériel de chemin de fer.
L’usine se composait des constructions, extensions et améliorations de toute espèce qui ont été faites aux prédits ateliers et consistant notamment en :
- un hangar renfermant un marteau-pilon de 2.500 kilogrammes, avec chaudière à vapeur, fours à réchauffer, grues, forges, le tout servant à la fabrication de roues à moyeu en fer;
- un hangar servant d’atelier de forge et de fabrique de ressorts, avec machine motrice, forgeuse, fours, pompe d’alimentation, etc;
- un double hangar servant d’atelier de montage, avec voies ferrées et transbordeurs;
- les constructions, extensions et améliorations de toute espèce faites dans les prédits ateliers de Nivelles et consistant notamment en : tour doubles à roues, trois tours à essieux, machine à raboter le bois, machine-toupie, trois machines à poinçonner, dont une avec cisaille et moteur, et outils divers en voie de construction ou commandé.
La Société d’Exploitation de Chemins de Fer et la Société Générale d’Exploitation de Chemins de fer, apportaient de leur côté :
- les Ateliers de constructions de Tubize, ayant une superficie de 1 hectare 21 ares 1 centiare, situé à Tubize, comprenant forges, fonderies, etc., tels qu’ils ont été apportés à ladite société par la Société de Construction de Tubize et qu’ils sont décrits dans l’acte des 3 et 4 octobre 1864, reçu par Me Toussaint, notaire à Bruxelles;
- plusieurs terrains situés à Tubize;
- les constructions, extensions et améliorations de toute espèce qui ont été faites aux prédits ateliers,
La Société Générale d’Exploitation de Chemins de fer et Simon Philippart, faisaient apport à la nouvelle société :
- de l’immeuble connu sous le nom d’Ateliers de construction de la Sambre, situé à Mont-sur-Marchienne, avec la propriété du fonds à concurrence de 4 hectares 14 ares 79 centiares et le bail emphytéotique jusqu’au 26 novembre 1947 sur 90 ares 75 centiares, tel que ledit immeuble est décrit et qu’il a été acquis par M. Philippart selon un acte du 19 décembre 1865, reçu par Me Delbruyère, notaire à Charleroi, et un autre acte du 24 février 1873, reçu par Me Van Halteren, notaire à Bruxelles;
- d’un autre terrain;
- des constructions, extensions et améliorations de toute espèce qui ont été faites aux prédits ateliers et consistant notamment en :
- un atelier avec quatre voies ferrées pour le montage des waggons;
- un atelier de peinture avec voies;
- une fonderie et fabrique de roues en fonte, en voie de construction.
- du matériel et outils nouveaux répartis dans les ateliers, consistant principalement en cinq perçoirs, machines à forer, forges, deux marteaux-pilons, fours à réchauffer, etc., y compris les outils et machines motrices en voie de construction ou commandés à la date de ce jour pour outiller la fabrique de roues.
La SA des Charbonnages du Couchant de Charleroi faisait apport à la nouvelle société des Charbonnages du Couchant à Charleroi, situés en la commune d’Anderlues et s’étendant sur une superficie de 328 hectares environ, avec tous les ouvrages, tant à l’intérieur qu’à la surface, décrits en l’acte du 24 juin 1872, reçu par Me Van Halteren, notaire à Bruxelles.
De son côté, Gustave Sabatier, faisait apport à la société d’un immeuble dont il était le propriétaire, situé à Bruxelles, rue Royale, n° 62, et place de Louvain, n° 1, et dans lequel sera établi le siège social.
L’exploitation d’un réseau de chemin de fer a bel et bien disparu, tandis qu’à côté de la production de matériel ferroviaire, préoccupation principale de la société, l’exploitation de mines de charbon fait son apparition.
C’est de cette époque que datent les plus anciennes photographies des bâtiments et les toutes premières de locomotives produites par l’usine.
[1] Acte reçu par Me C.-P.-M. Van Halteren, notaire à Bruxelles, le 01/05/1873, approuvé par arrêté royal du 18/05/1873 (Moniteur du 22/05/1873).
© Luc DELPORTE – 13/10/2017