La date de construction des premiers bâtiments à la rue de l’Industrie n’est pas connue avec précision. Ce ne fut en tous cas pas en 1854, au moment de la création de la Société Zaman-Sabatier & Cie. La demande officielle en vue d’établir « un atelier de construction », signée de la main de J.E. Zaman, a vraisemblablement été introduite à la commune de Tubize en 1855. Le plan annexé à cette demande a été retrouvé dans les archives de la Ville de Tubize. Il avait été approuvé par le Ministère de l’Intérieur pour être annexé à l’Arrêté royal du 28 juillet 1855. Il porte également le cachet de la Province du Brabant, daté du 16 août 1855. Les débuts de la construction des bâtiments doivent donc être postérieurs de peu à ces dates.
Magasin ou atelier de réparation à la rue Ripainoise
Avant cela, un simple dépôt ou atelier de réparation existait le long de la voie Zaman, à l’emplacement de ce qui deviendra bien plus tard la place du Jeu de Balle.
C’est le 11/10/1848 que le Conseil communal de Tubize donna son autorisation. J.E. Zaman, « Maître de carrières de pavés de Quenast », avait demandé à pouvoir établir « un magasin le long de la rue Ripenoise (…) sur un terrain dépendant du chemin de fer de Quenast ». Les conditions étaient les suivantes : 1) construire ce bâtiment dans l’alignement de la palissade existante et en conservant au chemin sa largeur; 2) établir le seuil de la porte de niveau avec l’axe de la rue; 3) de paver le revers (= le trottoir) devant la façade du bâtiment; 4) de ne former aucune saillie sur la voie publique.
La demande originale a été retrouvée dans les archives de la ville de Tubize. Elle indique que le terrain sur lequel J.E. Zaman demandait à installer son « magasin » avait été acheté à Mr Decock. Les renseignements concernant l’alignement à observer devaient être communiqués « à notre employé le sieur Jacquet ». Celui-ci interviendra à d’autres reprises dans les affaires de la Société Zaman & Cie, ce qui fait penser qu’il en était peut-être le premier Directeur.
Un plan concernant la plus ancienne filature de Coton de Tubize (Filature Sussenaire, puis Huet), reprenant les parcelles cadastrales environnantes, indique l’emplacement exact des bâtiments de ce premier Atelier de réparation, à l’angle de la rue Ripainoise et du chemin de fer de Quenast au Canal (Voie Zaman), là où la rue et le chemin de fer traversent le ruisseau du Coeurcq, juste avant qu’il ne se jette dans la Senne.
Plan de 1856 – L’Atelier de réparation « Zaman & Cie » est entouré de rouge.
Ce plan date de 1856 et la création des Ateliers de construction de Tubize remonte à 1855 (arrêté royal du 18/07). Il est possible qu’il se base sur un plan cadastral qui n’avait pas encore été mis à jour, ou que l’Atelier de réparation de la rue Ripainoise ait été maintenu le temps que les travaux de construction des nouveaux ateliers soient suffisamment avancé pour qu’on puisse y commencer la production de locomotives.
Archives de la Ville de Tubize.
Le transfert des Ateliers à la rue de l’Industrie
Ces Ateliers furent transférés non loin de la gare, à l’actuelle rue de l’Industrie, vers 1855.
Les plans cadastraux et les cartes dressées par Vander Maelen dans la première moitié du XIXe siècle et vers 1850 ne permettent donc pas de se faire une idée de l’ampleur des bâtiments primitifs de la rue de l’Industrie. Par contre, le plan cadastral de Popp (ca 1860) donne une première idée du site.
Le terrain sur lequel J.E. Zaman fit construire son usine lui appartenait déjà en 1854, avec la maison qui s’y trouvait. Le 27/11/1854, Mr Jacquet, au nom de Zaman, demandait l’autorisation de construire un mur devant sa propriété le long de la rue conduisant du faubourg de Mons à la station du chemin de fer (rue Latinis à l’époque). Cette autorisation lui fut accordée par le Collège le 28/12/1854, à la condition de bien respecter sur toute la longueur du chemin une largeur de 6 mètres et de paver et maintenir en bon état le revers (= trottoir) de la route tout le long de ce mur.
Construction d’un mur rue de l’Industrie (anciennement rue Latinis), 1854. Archives de la Ville de Tubize.
Les travaux devaient avancer à grand pas, car le 13/01/1855, Mr Jacquet venait, au nom d’E.J. Zaman, demander l’autorisation d’établir une voie ferrée traversant le chemin de Tubize à Virginal (actuellement le plateau de la Gare) « pour communiquer de la station à son établissement en construction longeant la rue Latinis ». Cela ne se fit pas sans peine. Le 29/05/1855, J.E. Zaman s’adressait aux autorités communales pour leur demander de pouvoir rectifier « la courbe de la voie de raccordement de la station de chemin de fer à mon atelier ». En effet, cette courbe « telle qu’elle était établie, avait un trop petit rayon qui n’aurait pas permis d’y faire passer le locomotives ». L’autorisation lui fut accordée par le Collège en date du 01/06/1855 aux conditions suivantes : 1) « remblayer et réparer la rue à ses frais jusqu’à la chaussée de Mons, de manière à y ménager une pente insensible, attendu que cette rue se trouve détériorée par suite des travaux » de construction de l’usine; 2) de couvrir le fossé entre la rue et la propriété Zaman, jusqu’au raccordement de l’aqueduc existant.
Etablissement d’une voie de chemin de fer de raccordement entre l’usine et la station de Tubize, 1855. Archives de la Ville de Tubize.
Les premiers bâtiments, débutés par Joseph E. Zaman et Gustave Sabatier, poursuivis sous Julien Morel, furent achevés en 1863 à l’époque de la Société anonyme de Constructions de Tubize. Ils étaient établis sur un terrain d’une superficie de 1ha 21a 1ca, où il n’y avait au départ qu’une grande maison, qui subsistera encore après la fermeture des Ateliers de Tubize et la reprise du site par Louis Brenta.
L’ « Exposé sur la situation administrative de la Province de Brabant » [1855, p. 550] signalait qu’en 1854, « un vaste établissement, destiné à la construction de grandes machines » allait être fondé à Tubize. Sa mise en activité était alors prévue pour 1855.
Et effectivement, pour 1855, il est question à Tubize d’ateliers de construction « dont l’importance grandit chaque année ». La même source précise que « de nombreux ouvriers y sont employés et y ont trouvé pendant tout l’hiver un travail largement rémunérateur. » On parle alors d’une fonderie de fer et de cuivre pour la fabrication de machines et de mécaniques et d’un marteau pilon à vapeur. Dans cette usine, « les sieurs Zaman et Cie fabriquent principalement des locomotives pour chemins de fer ». Autorisation leur avait été donnée d’établir un gazomètre dans l’usine et l’on apprend qu’une « fonderie de fer » où 350 tonnes de ce métal pouvaient être fondues annuellement, y était transférée. [Exposé, 1856, p. 572 et 251]
Dans le courant de 1856, Zaman et Sabatier se retirent et les Ateliers passent aux Etablissements J. Morel & Cie. L’atelier de construction de machines comprenait deux machines à vapeur, établies en 1855. La Société Haine-Saint-Pierre était le constructeur de la machine et de la chaudière de la première. La Seconde était une machine construite par Piedboeuf à Jupille, avec chaudière faite par Gilain à Tirlemont.
La reprise par Julien Morel & Cie
Le succès de l’usine se poursuit et l’on a pu dire, en 1857, que ces ateliers de construction pouvaient « à peine suffire aux nombreuses commandes qui leur sont faites » et qu’ils avaient « du travail assuré pour le restant de l’année ». [Exposé, 1857, p. 619]
En 1857, ils sont « en plein activité », « la main-d’oeuvre a sensiblement augmenté » et « les bons ouvriers sont recherchés » pour y travailler. [Exposé, 1858, p. 620-621]
L’année 1858 fut le théâtre d’événements dont on ignore pratiquement tout, mais qui ont laissé des traces dans l’Exposé de 1859. On y apprend en effet que les ateliers de Tubize sont passés dans d’autres mains et que cette mutation a contrarié le travail pendant quelques temps. Toutefois, ils ont rapidement été remis en activité. [Exposé, 1859, p. 636]
Cet épisode de l’histoire des Ateliers de Tubize est encore totalement inconnu. En principe, Julien Morel reste maître des Ateliers de Tubize jusqu’en 1863 et l’absorption de sa société par la Société anonyme de Constructions de Tubize, fondée à ce moment là. Julien Morel restera, d’ailleurs, Administrateur délégué de la nouvelle société. Il dut pourtant ce passer quelque chose qu’on a encore du mal à percevoir, car dès 1861 deux sociétés sont mentionnées à Tubize comme fabriquant de chaudières à vapeur pour locomotives : Morel & Cie mais déjà aussi la Société de Constructions de Tubize !
La Société de Constructions de Tubize
En 1863, au moment où les Etablissements J. Morel & Cie sont absorbés par la Société anonyme de Constructions de Tubize, les bâtiments cédés par la première société à la seconde se composaient :
- d’un grand bâtiment servant d’atelier d’ajustage et de montage avec nefs latérales servant d’atelier pour tourneurs et raboteurs,
- de deux annexes à ce bâtiment, servant l’un de bureau de dessin, l’autre d’atelier de modeleurs,
- d’un grand bâtiment ou halle à usage des forges et marteau pilon,
- d’un grand bâtiment (en construction à ce moment là) servant d’atelier spécial pour le montage et la peinture des locomotives,
- d’un bâtiment comprenant un magasin à fers, une fonderie de cuivre, un atelier pour la trempe des aciers et un gazomètre.
- d’une halle servant d’atelier de chaudronnerie,
- d’une maison d’habitation occupée par le comptable (les bureaux dès 1864), avec annexe pour logis de concierge,
- et d’une voie de chemin de fer de raccordement allant du grand atelier jusqu’à la gare de Tubize.
En 1864, la SA de Constructions de Tubize, dont l’administrateur-délégué était Julien Morel, obtenait l’autorisation de placer dans ses ateliers une machine à vapeur locomobile de la force du 12 chevaux destinée à faire fonctionner le ventilateur des fourneaux de forges. Cette machine était munie d’une chaudière fonctionnant à une pression maximum de 4 atmosphères.
Sources : PV de mise à l’épreuve 12/08/1861 – Délibération favorable du Collège communal 23/01/1864 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 17/02/1864 – PV d’épreuve et d’inspection 03/03/1864 – Approbation du Directeur des Ponts et chaussées 05/03/1864 – Arrêté d’autorisation d’usage du Gouverneur 10/03/1864.
Les plans qui accompagnent cette demande d’autorisation, datés du 9/11/1863, correspondent à ce que l’on retrouve sur le Plan Popp. Outre la maison, la parcelle est désormais occupée par 5 autres bâtiments. Le bâtiment allongé en bordure du site vers la chaussée de Mons et la rue des Ponts, abritait les forges – il y en avait 3 – et un marteau-pilon. C’est contre ce bâtiment que venait se placer la machine à vapeur autorisée en 1864. Le grand bâtiment, au centre, devait être l’atelier d’ajustage (fonction qu’il conserva par la suite) et de montage (transféré ensuite dans le bâtiment en construction) avec nefs latérales servant d’atelier pour tourneurs et raboteurs. Ce bâtiment sera, par la suite, largement allongé. Les deux annexes sont les excroissances de gauche et de droite à l’avant de ce grand bâtiment, de part et d’autre de l’entrée principale. Celle de gauche restera longtemps occupée par des bureaux, du moins à l’étage. L’atelier de modelage sera ensuite transféré ailleurs. Le grand bâtiment en construction qui devait pas la suite servir d’atelier de montage et de peinture des locomotives n’apparaît pas encore sur le plan de situation de 1863, mais on le retrouve par la suite. C’est le bâtiment construit dans le prolongement de la maison, le long de la voie de chemin de fer. Le bâtiment comprenant un magasin à fers, une fonderie de cuivre, un atelier pour la trempe des aciers et un gazomètre est peut-être le bâtiment à front de la rue de l’Industrie. Il reste, sur le plan, un bâtiment étroit et allongé situé en plein milieu du site, qui a disparu peu après. Il est possible qu’il abritait alors la halle servant d’atelier de chaudronnerie. Enfin, la fonction du petit bâtiment à l’entrée du site nous est inconnue. Il a, semble-t-il, vite disparu.
Plan de situation des AT en 1863 et plan de détail du bâtiment des Forges.
La Société Générale d’Exploitation de Chemins de Fer
La comparaison des plans de 1863, 1874 et 1882 montre que les bâtiments se sont fortement agrandis. La nouvelle halle de montage (en construction en 1864) était terminée en 1874. Elle était même prolongée par une nouvelle chaudronnerie (1872). L’ancien bâtiment principal (halle d’ajustage et de montage en 1863) avait également été prolongé jusqu’au même niveau que la nouvelle chaudronnerie. Entre la maison à l’entrée du site et la nouvelle halle de montage des locomotives, on trouvait désormais un bâtiment servant de magasin. Contre la nouvelle halle de montage, sur la droite, un bâtiment trapézoïdal, servait d’atelier pour le gros outillage (1872). Le gazomètre (1872), situé dans un coin du site, à droite en entrant, occupait un bâtiment qui faisait angle avec le bâtiment des forges.
En effet, du temps de la SGE date l’installation, à la demande de Mr Hubert Cenant, Directeur des Ateliers, des installations suivantes :
- d’un gazomètre pour la fabrication du gaz nécessaire à l’éclairage des ateliers et, le cas échéant, à l’éclairage du village,
- d’un marteau-pilon d’un poids de 7.000 kg;
- d’un atelier de chaudronnerie;
- d’un four à chauffer les tôles;
- d’un atelier pour gros outillage;
- d’une machine à vapeur d’une force de 35 chevaux;
- d’une chaudière à vapeur du système Field;
- de trois chaudières à vapeur verticales.
Sources : Délibération du Collège communal 06/03/1872 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 15/05/1872.
Le gazomètre de 1872 remplaça peut-être celui qui existait apparemment depuis 1855. Il était installé dans un coin de l’usine, du côté chaussée de Mons, le long de la rue Latinis (actuellement rue de l’Industrie). Sa cloche cylindrique est bien visible sur les plans et sur les photos anciennes. Le marteau-pilon vint probablement rejoindre celui qui existait depuis le début de l’usine dans la halle des forges (forge 2 sur le plan de 1863). C’était le plus gros des deux (dit de 8 tonnes sur le plan de 1904). La localisation précise du four à chauffer les tôles nous échappe, mais il est probable qu’il était situé du côté du gazomètre et des forges, près de la halle d’ajustage. La chaudière à vapeur du système Field, qui alimentait sans doute la machine à vapeur de 35 chevaux dont il est question, devait se trouver dans le bâtiment des forges. Les trois chaudière verticales, que l’on peut encore apercevoir sur certaines photos, se situaient également dans le coin de la cour où avait été installé le gazomètre et sa cloche, juste devant le bâtiment des forges.
En 1873, on installa dans les Ateliers une machine à vapeur de la force de 60 chevaux, alimentée par une chaudière à vapeur du système Belleville.
Sources : Délibération du Collège communal 28/03/1873 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 16/04/1873 – PV d’épreuve et d’inspection 05/02/1873 – Approbation du Directeur des Ponts et chaussée 15/07/1873 – Arrêté d’autorisation d’usage du Gouverneur 18/07/1873.
Plan de 1873 d’une partie des Ateliers de Tubize.
Les forges, avec leurs 4 foyers, l’atelier des garnitures avec son puits et la chaudière du système Belleville, l’atelier d’ajustage et d’outillage avec la machine à vapeur à balanciers du système Wolff d’une force de 40 chevaux, la grande chaudronnerie et le hangar pour chaudronniers sont des constructions nouvelles. Elles prolongent la grande halle de montage des locomotives, plus ancienne.
Les plans de 1873 et 1874 montrent qu’au fond du site l’espace encore libre dans le prolongement des bâtiments construits était désormais occupé ou en voie de l’être. Le long de la voie de chemin de fer, dans le prolongement de la nouvelle chaudronnerie, on trouvait désormais un hangar pour chaudronniers (plan de 1873), transformé en une chaudronnerie de ponts (plan de 1874). Dans son prolongement fut construit une fonderie de cuivre (plan 1874, mais n’existe pas encore sur le plan de 1873), et dans l’angle du fond du terrain, un magasin de bois. En face de ces nouveaux bâtiments, dans le prolongement de la halle d’ajustage et d’outillage (au fond duquel se trouvait la machine à vapeur à balancier de 40 chevaux du système Wolff), un trouvait l’atelier des garniture, avec son puits et la chaudière du système Belleville autorisée en 1873. Cet atelier étroit était prolongé par un bâtiment abritant 4 nouvelles forges de chaudronnerie (1873) et un dernier bâtiment servant pour le modelage et la menuiserie (1874).
La Société Métallurgique et Charbonnière Belge
En 1873, les bâtiments qui passèrent à la nouvelle société se composaient de :
- un bâtiment servant de magasins d’objets de consommation, de bureaux de comptabilité et de dessin, avec sa voie de raccordement spéciale;
- un atelier de montage de locomotives, contenant douze fosses doubles avec transbordeurs, voies de raccordement, grue mobile, établis d’ajusteurs, etc.;
- une chaudronnerie de chaudière avec ses grues, forges et outillage;
- un hangar servant d’atelier de chaudronnerie pour ponts et tenders;
- une halle contenant les forges des susdites chaudronneries;
- un atelier de chaudronnerie de tôles fines;
- un atelier contenant les machines à découper, percer et chanfrener les tôles, four à réchauffer, ainsi qu’une machine motrice de 20 chevaux;
- le prolongement de l’atelier de montage avec nouvelles machine motrice à balancier, chaudière type Belleville, de la force de 50 chevaux;
- un atelier de fabrication de gaz d’éclairage, comprenant fours, cornues, gazomètre, canalisation, appareils d’éclairage, etc.
S’y ajoutait évidemment le matériel et outils nouveaux répartis dans les divers ateliers, hangars et halles et consistant principalement en : marteau-pilon de la force de huit tonnes avec deux chaudières verticales, fours et accessoires; marteau-pilon à double effet de la force de 500 kilogrammes; machine à découper les longerons à trois têtes; deux fortes machines à poinçonner et cisailler avec moteur à vapeur; machines à chanfrener et cintrer les tôles; dix machines radiales, alésoires, tours divers, foreuses, limeuses et raboteuses, etc. y compris l’achèvement des outils en montage et ceux déjà commandés et non livrés à ce jour.
C’est toujours Mr Hubert Cenant qui dirigeait les Ateliers de Tubize. En 1874, il reçevait l’autorisation d’établir dans l’usine les machines, appareils, ateliers et magasins suivants :
- une machine à vapeur de la force de 4 chevaux,
- une chaudière à vapeur du système Field,
- deux fours avec cheminée ayant 18 m de hauteur,
- un atelier de chaudronnerie pour construction de ponts,
- un magasin de bois,
- des forges,
- une fonderie de cuivre,
- un ventilateur.
Sources : Délibération du Collège communal 29/03/1874 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 22/04/1874 – Pour la chaudière et la machine à vapeur : PV d’épreuve et d’inspection 17/05/1874 – Approbation du Directeur des Ponts et chaussées 29/05/1874 – Arrêté d’autorisation d’usage du Gouverneur 03/06/1874
Plan de situation de 1874 et plan de détail malheureusement fort endommagé.
La Métallurgique
A l’époque de « La Métallurgique » des agrandissements sont nécessaires. Des terrains sont acquis du côté de la rue des Ponts.
Mr Hubert Cenant, toujours Directeur des Ateliers, obtient, en 1882, l’autorisation de placer un générateur et une machine à vapeur de la force de 80 chevaux dans l’usine.
Sources : Délibération du Collège communal 19/09/1882 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 11/10/1882.
Plan de situation de 1882, plan de l’emplacement de la chaudière à vapeur et plan de cette chaudière.
En 1891, Mr Hubert Cenant sollicitait le Collège communal en vue d’obtenir l’autorisation d’établir dans l’usine :
- 3 marteaux-pilons,
- 7 chaudières à vapeur,
- 5 machines à vapeur.
En réalité, il devait s’agir d’une demande de confirmation, car ces machines et chaudières étaient antérieures à 1891.
Sources : Délibération du Collège communal 29/08/1891 – Lettres du Gouverneur 11/09/1891, 02/10/1891, 12/10/1891.
En 1893, on y construisit un hall pour machines-outils avec toiture en fermes Reckem de 70m sur 60m. Ce nouvel atelier sera inauguré en 1895. Il doit sans doute s’agir de l’extension latérale de la grande halle d’ajustage, telle qu’on peut l’apercevoir sur un plan de 1904.
En 1904, très peu de temps avant que « La Métallurgique » devienne « Les Ateliers Métallurgiques », les Ateliers de Tubize obtennaient pour 30 ans le renouvellement des leurs autorisations accordées jusqu’ici pour l’usine comprenant la construction de locomotive, l’atelier de menuiserie, la production d’électricité, la fabrique de gaz, etc. Cette demande de renouvellement général d’autorisations était accompagnée d’un magnifique plan détaillé de l’usine. Il correspond à l’usine que l’on peut voir sur les photos et cartes postales anciennes.
Sources : Délibération du Collège communal 22/10/1903 – Rapport de l’Inspecteur du Travail 10/02/1904 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 24/02/1904.
La même année, la société demandait également à pouvoir déplacer la chaudière à vapeur n° 7 pour l’établir à un autre endroit de l’usine et à installer un marteau-pilon de 250 kg.
Sources : Délibération du Collège communal 29/10/1904 – Rapport de l’Inspecteur du Traval 07/12/1904 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 04/12/1904.
Le plan de 1904, particulièrement détaillé, donne une image complète de l’extension de l’usine à la fin de sa première phase de développement. Après la Première Guerre Mondiale, on commencera à abattre une partie des anciens bâtiments et à en construire de nouveau. La physionomie de l’usine va alors complètement changer pour aboutir à ce que l’on peut voir sur la photo aérienne prise juste avant la Seconde Guerre Mondiale et sur le plan de 1942.
Description de l’usine en 1904
Le site des Ateliers de Tubize se présente approximativement comme un grand triangle isocèle dont la base, plus étroite, se trouve à front de la rue de l’Industrie. La grille d’entrée se trouvait sur la gauche, dans le prolongement de la rue de la Station (actuellement Plateau de la Gare). Elle donnait accès à une cour intérieure. Placé au centre de cette cour, on avait, derrière-soi une aile de bâtiments secondaires construits le long de la rue de l’Industrie, sur la gauche, du côté du chemin de fer, la maison du Directeur et les magasins, sur la droite le gazomètre et les chaudières verticulaes, et une partie des bâtiments des forges, et enfin, en face, les bâtiments principaux de l’usine, séparés en deux jusqu’à la pointe du terrain par une voie de chemin de fer particulière. A gauche se trouvait la grande halle de montage des locomotives et l’atelier de gros outillages, sur la droite, la grande halle d’ajustage et celle des forges.
La cour de l’usine
Une voie de chemin de fer raccordant l’usine à la gare de Tubize pénétrait dans la cour par la grille principale. Elle se dédoublait, la voie de gauche menant à une plaque tournante, la voie de droit se dédoublant à son tour pour aller à droite vers les chaudières verticales des forges, à gauche pour pénétrer dans la grande halle d’ajustage. Sur l’autre voie, la plaque tournante donnait accès à la grande halle de montage des locomotives où un transbordeur permettait de les amener jusqu’aux fosses de montage, ou permettait de pénétrer entre les bâtiments jusqu’au bout du terrain. Du côté des bâtiments situé le long de la rue de l’Industrie, entre ceux-ci et la voie de chemin de fer particulière, on trouvait une série de dépôts de charbons et la cloche du gazomètre.
L’habitation du Directeur et le magasin
Située à gauche de la grille d’entrée principale, dans l’angle de la rue de l’Industrie et du chemin de fer de l’État, cette importante maison, qui existait déjà en 1855, était précédée d’un jardinet et disposait, à l’arrière, d’un lavoir et d’une cour particulière. Une des pièces du rez-de-chaussée, avec accès vers la cour de l’usine, servait de bureau.
Dans le prolongement de la maison, le long du chemin de fer, se trouvait le magasin, ouvert sur la cour de l’usine. Il s’y trouvait également un bureau.
L’aile du côté de la rue de l’Industrie
Cette aile était occupée par une enfilade de petits bâtiments bas. De l’entrée principale à l’angle du bout on trouvait successivement : une petite salle d’attente, la loge du concierge avec une écurie, une série de latrines, une remise et enfin le gazomètre avec ses deux cornues. Face à ce dernier bâtiment, dans la cour, se trouvait la cloche du gazomètre, un four dans la cour et un four à tôles contre le mur d’enceinte.
La Halle de montage des locomotives
La halle de montage des locomotives s’allongeait le long du chemin de fer de l’État, dans le prolongement de la maison du Directeur et du magasin. Son entrée se trouvait à droite dans l’angle formé avec le magasin. C’était un bâtiment approximativement rectangulaire. A droite s’alignaient les 11 fosses de montage de locomotives, la partie de gauche était occupée par le transbordeur sur toute la longueur du bâtiment.
Au fond, à droite dans l’angle du bâtiment, se trouvaient deux petits locaux, l’un servant de local à peinture et l’autre, ouvert vers l’extérieur, de remise des pompes à feu.
La chaudronnerie des tenders, des chaudières et des garnitures
Dans le prolongement de la grande halle de montage des locomotives, toujours le long de la voie de chemin de fer de l’État, le plan renseigne une chaudronnerie pour tenders, chaudières et garnitures. Elle occupe ce qui était encore jusqu’en 1873 la grande chaudronnerie et le hangar pour chaudronnier, devenu la chaudronnerie de ponts en 1874. Le fond était occupé par un local servant de magasin de tôles. Sur le mur de séparation avec la halle de montage, se trouvait une riveuse hydraulique et un petit bureau.
Magasin de bois, modelage et menuiserie
Tout au fond du terrain, dans la pointe, se trouvaient le magasin de bois et du côté droit le modelage et la menuiserie. La voie de chemin de fer qui coupait le site en deux aboutissait jusque là. Au fond, à l’extérieur, il y avait aussi une série de latrines.
L’ancien atelier des gros outillages
Accolé sur la droite de la grande halle de montage, avec sa façade d’entrée au même niveau, un bâtiment trapézoïdal comprenait d’avant en arrière, un bureau dans le coin à gauche, un atelier d’outillages divers, une chaudronnerie de cuivre, avec son ventilateur, ouverte vers la halle de montage des locomotives, et enfin une remise.
La halle d’ajustage, tournage et rabotage
A droite, cette fois-ci, du chemin de fer particulier coupant le site en deux, on avait un long bâtiment qui servait d’atelier d’ajustage, de tournage et de rabotage. Cette longue halle en deux parties était constituée de trois nef. Dans la première partie, la nef centrale était parcourue sur toute sa longueur d’une voie de chemin de fer particulier. La seconde partie, dans le prolongement de la première, en est une extension, aux nefs de largeurs différentes de celles de la première partie. Tout au fond, un local contenait la salle des machines et, derrière encore, la salle des chaudières.
A droite de l’entrée de cette halle, un bâtiment annexe servait de bureaux.
La Salle des Machines
Cette salle, située à l’intérieur de la halle d’ajustage, était divisée en deux. La partie la plus importante abritait les machines à vapeur I (machine à vapeur horizontale système Walschaerts, dite de 80 chevaux) et H (idem, dite de 100 chevaux). Dans l’autre pièce se trouvaient les appareils électriques : le tableau de distribution, une dynamo de 120 volts et 300 ampères et un accumulateur pour l’éclairage des lampes à incandescence. Il y avait là aussi une pompe riveuse hydraulique.
La Salle des chaudières
A l’arrière du bâtiment de la halle d’ajustage, se trouvait la salle des chaudières n° 4, 8 et 9, ainsi qu’un ventilateur et un accumulateur pour la riveuse hydraulique. Les chaudières étaient du type multitubulaire genre locomotive.
Les Forges des chaudronneries
Dans le prolongement de la halle d’ajustage et des salles des machines et chaudières, se trouvait le bâtiment des forges des chaudronneries. Elle disposait d’un four à tôle, situé à l’extérieur, près de l’entrée, et de dépôts de charbon.
Bâtiment d’ajustage, tournage et rabotage
A la toute fin du XIXe siècle, une extension de la halle d’ajustage fut construite. Ce bâtiment de 4 nefs prolongeait, latéralement, le bout de la grande halle d’ajustage, vers laquelle elle était largement ouverte, et une partie du bâtiment des forges des chaudronneries.
La grande halle des forges
Ce bâtiment, qui datait en partie des tous débuts de l’usine (1855), occupait la limite du terrain du côté vers la chaussée de Mons. Sur le plan de 1863, il y avait 3 forges. C’était toujours le cas en 1904.
Celle de droite, dans l’angle du terrain, abritait les forges des cadres du foyer. Y était accolé un petit bâtiment abritant la chaudière n° 7 (multitubulaire type locomotive), la machine à vapeur F (machine à vapeur horizontale à 2 cylindres de 7 chevaux) et un ventilateur de réserve pour forges.
Devant ce bâtiment se trouvait les chaudières 1, 2 et 3 (chaudières verticales chauffées par les fours f, f1 et f2), et les fours à réchauffer le fer.
Au centre se trouvaient les grosses forges, bâtiment largement ouvert vers la cour. On y trouvaient le marteau à pilon A à simple effet de 46 chevaux et le marteau à pilon B à simple effet de 9,5 chevaux. Sur la gauche se trouvait un four à cémenter.
Enfin, à gauche se trouvaient un bâtiment allongé pour les forges des pièces mécaniques. Il abritait un marteau pilon à double effet de 18 chevaux et, dans le fond, la chaudière n° 6 (multitubulaire genre locomotive).
Dans le prolongement de ce bâtiment se trouvait le château d’eau avec sa machine à vapeur E (machine à vapeur horizontale à un cylindre de 4,5 chevaux), et une petite pièce abritant les forges des outillages.
Dans une sorte de cour intérieure, entre la halle des forges et celle de l’ajustage, on trouvait encore un bureau, la bourrellerie et le ventilateur des forges.
Les Ateliers Métallurgiques
Au début du XXe siècle, l’usine est électrifiée. La machine à vapeur de 250 chevaux est remplacées par quatre moteurs électriques développant chacun 55 chevaux et par quelques moteurs moins puissants pour la commande individuelle de gros engins mécaniques : riveuse hydraulique, presse à caler les roues sur essieux, pompage des eaux dans le ruisseau du Coeurcq, …
Ainsi, en 1908, Les Ateliers Métallurgiques font la demande pour remplacer les appareils à vapeur installés dans l’usine de Tubize par 8 électro-moteurs utilisant le courant triphasé de 220 volts produit par l’usine centrale d’électricité d’Oisquercq et actionnant divers appareils et machines, mais aussi pour placer une dynamo pour l’éclairage de l’usine et pour déplacer la chaudière à vapeur n° 9.
Les huit moteurs électriques étaient les suivants :
- moteur de 20 HP, actionnant une transmission dans l’atelier
- moteur de 30 HP, actionnant une transmission dans l’atelier
- moteur de 8 HP, actionnant un ventilateur dans la halle des chaudières
- moteur de 40 HP, actionnant un compresseur
- moteur de 50 HP, actionnant une transmission dans la grande halle d’ajustage
- moteur de 30 HP, actionnant une transmission dans la grande halle d’ajustage
- moteur de 30 HP, actionnant une transmission dans la halle de chaudronnerie
- moteur de 65 HP, actionnant une dynamo à courant continu pour l’éclairage
Délibération du Collège communal 20/12/1907 – Rapport de l’Inspecteur du Travail 11/01/1908 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 22/01/1908.
Quelques temps après avoir déplacé la chaudière n° 9, la demande était introduite pour placer un réducteur de pression sur cette chaudière pour la relier aux chaudière n° 1, 2 et 3, timbrées à 4 atmosphères.
Lettre des Ateliers Métallurgiques 28/09/1908 – Arrêté d’autorisation du Collège communal 06/11/1908 – Lettre du Gouverneur 16/01/1909.
Ce fut ensuite une demande pour installer une nouvelle chaudière à vapeur dans les Ateliers. Il s’agissait d’une chaudière du système multitubulaire d’une surface de chauffe de 150 m². L’autorisation semble avoir été perdue, car en 1954, les Ateliers Métallurgiques s’adressèrent à la commune de Tubize pour en avoir une copie. Celle-ci répondit que le dossier leur avait été transmis en 1912 et n’était donc plus en possession de la commune.
Sources : Lettre des Ateliers Métallurgiques 31/07/1911 – Arrêté d’autorisation du Collège communal 21/09/1911 – PV de visite et d’épreuve 20/04/1912 – Lettre des Ateliers Métallurgiques 02/04/1954 – Lettre de la Commune de Tubize 05/04/1954.
L’emploi de l’air comprimé se généralise. Un compresseur de 110 chevaux dessert l’appareillage pneumatique. L’utilisation de ces outils portatifs réduit de façon insoupçonnée le parachèvement manuel dans le travail de la tôle et dans bien d’autres domaines de la mécanisation.
En 1908, un hall de montage de locomotive est construit le long de la ligne de chemin de fer de Quenast. Elle abrite un transbordeur pour charge de 100 tonnes. Grâce à cet engin électrifié, la sortie vers la gare de grosses locomotives est facilitée. Le bâtiment mesure 90m sur 45m. Des fosses, disposées parallèlement permettent le montage de huit grosses locomotives en série. On installe des ponts roulants électriques supprimant le dur labeur du levage manuel par palans de réduction. La charpente en bois du hall de montage, construit en 1853, est remplacée par des fermes métalliques. Le bâtiment va recevoir des machines-outils pour le mécanisage de la tôlerie et la section de traçage. On aménage en même temps le hall de montage des chaudières pour l’assemblage en série.
La Grande Guerre marquera un arrêt de la production. Les usines sont ravagées par l’occupant. Toutes les machines-outils sont démontées par les Allemands pour être utilisées en Allemagne. Après la guerre, elles devront être reconstruites – une partie ayant été restituée à partir de 1921 – ou modernisées.
Dans les années ’20, de nombreux agrandissements et aménagements seront entrepris, notamment l’achat de machines-outils modernes. La superficie totale des ateliers couvre désormais 2 ha 80 ca. Notons, par exemple, la construction d’un second hall de montage avec salle de peinture, l’agrandissement de la section forge et le remplacement de sa charpente en bois qui s’est effondrée une nuit d’hiver sous le poids de la neige. On construit aussi au nouveau hall d’usinage de 100m sur 35m, parallèle à la rue des Ponts. On y installera 35 grosses machines-outils et la section outillage.
En 1922, Les Ateliers Métallurgiques demande l’autorisation d’agrandir l’usine et d’y installer un pont roulant de 25 tonnes desservant un hall destiné au démontage des chaudières en réparation (4 moteurs électriques actionnant le pont roulant – 2 foreries sur colonnes commandées par moteur de 2,5 HP – deux foreuses électriques à main commandées par moteur, quatre marteaux pneumatiques – chalumeau oxy-acétylène).
Sources : Délibération du Collège communal 06/09/1922 – Rapport de l’Inspecteur du Travail 28/10/1922 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 17/01/1923.
L’usine dispose de 12 ponts roulants d’une puissance de levage allant de 10 à 35 tonnes, avec un second crochet de 5 tonnes à levage rapide. Un hall pour fonderie de fer de 70m sur 20m est construit en bordure de la rue de l’industrie où on devait fabriquer les cylindres en fonte des locomotives. Ce projet fut abandonné et on y installa le magasin de distribution. Y attenant, on construit le nouveau bureau d’études avec, en sous-sol, conciergerie, cuisine, et salle d’archives.
en 1931 déjà, les Ateliers Métallurgiques obtinrent une nouvelle autorisation valable 30 ans pour poursuivre l’exploitation d’ateliers pour la construction de locomotives comportant :
- deux transformateurs statiques de 400 KVA chacun,
- 116 moteurs électriques de 1,5 à 160 HP,
- un transbordeur de 100 tonnes et 10 ponts roulants de 1 à 35 tonnes;
- 15 forges et 6 marteaux-pilons de 250 kg à 8 tonnes;
- un hall de construction mécanique,
- un hall de chaudronnerie,
- un hall pour le parachèvement des longerons et boggies,
- un hall pour le parachèvement des foyers et corps cylindriques,
- un hall de montage,
- un atelier de modelage et de travail mécanique du bois,
- une installation pour la production de l’acétylène,
- divers postes de soxidure autogène,
- un dépôt de 300 kg de carbure de calcium,
- un dépôt de 50 bombonnes d’oxygène,
- 3 fours à cémenter et à recuire,
- et 2 ateliers pour la compression de l’air.
Délibération du Collège communal 12/10/1931 – Rapport de l’Inspecteur du Travail 20/11/1931 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 02/12/1931.
En mai 1940, une bombe de gros calibre, destinée à la ligne Bruxelles-Mons, s’abat sur l’usine, une demi-heure après le départ du personnel. S’il n’y eut pas de victimes à déplorer, les dégâts furent considérables.
Ce fut aussi durant cette tragique période que fut construit un troisième hall de chaudronnerie de 80m sur 25m, un vestiaire moderne de 85m sur 15m prévu pour 1000 ouvriers, l’assainissement des sanitaires, le cimentage du sol de l’usine, de nouveaux locaux pour le service général, la modernisation de tous les bureaux et plus tard transfert à la rue des Ponts de l’entrée de l’usine avec réfectoire adjacent.
A la reprise en 1945, un pont roulant de 40 tonnes, étudié pendant la guerre, est mis en service en chaudronnerie. L’usine travaille alors à plein rendement. Il y a 850 ouvriers et 100 employés. On dénombre aussi 550 machines-outils à moteur individuel et un outillage qui s’est modernisé au fil des années. L’usine s’entend désormais sur 3 hectares 50 ares, dont près de 3 ha en bâtiments. Sa puissance électrique était de 950 kW/h et sera portée, en 1949, à 1100 kW/h.
Progressivement, après guerre, l’usine était passée au mazout. Plusieurs demandes d’autorisation pour installer des réservoirs furent introduites à partir de 1947. Pourtant la vapeur étaient toujours utilisées puisqu’en 1954 encore, l’usine était autorisée à placer une chaudière à vapeur timbrée à 10 kg/cm² et de 170 m² de chauffe
Sources : Rapport du Directeur du Service Technique pour la Protection du Travail 19/07/1954 – Arrêté d’autorisation de la Députation Permanente 06/08/1954.
En 1955, en vue de célébrer le centenaire de la fondation des Ateliers de Tubize (arrêté royal du 28/07/1855), l’administration communal de Tubize s’adressait au Ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale. Elle souhaitait obtenir une expédition de l’arrêté royal fondateur qui avait disparu avec ses archives dans l’incendie de la Maison communale en 1887. Malheureusement, après de vaines recherches, le Ministère signala qu’il n’avait pas remettre la main sur celui-ci.
Après l’absorption des Ateliers Métallurgiques par la Brugeoise et Nivelles, l’usine de Tubize est démantelée, les machines-outils démontées et transférées à Nivelles et à Bruges. Le reste est mis en vente ou réduit en mitrailles.
Sources :
- Archives de l’ancienne commune de Tubize, Service Urbanisme – établissements dangereux, insalubres et incommodes, boîte Ateliers Métallurgiques.
Cartes postales anciennes
Collection G. Leclercq-Hanon. Scans : Photothèque du Musée ‘de la Porte’.
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© Luc DELPORTE – Dernière version : 15/09/2018