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Les locomotives type Porter du CF Eecloo-Bruges, 1863-1864

Tubize n° 36 de 1863 pour le CF Eecloo-Bruges. Photographie coll. PFT.

  • PORTER : 1B (2-4-0) [1 essieu porteur à l’avant, 2 essieux moteurs / tender séparé]
  • Voie : normale
  • Nombre d’exemplaires : 4
  • N° de fabrication : Tz 36-38, 42 – les n° Tz 36-38 sont certains (repris dans les PV d’épreuves chaudières), le n° 42 est supposé.
  • Date : 1863-1864
  • Pays : Belgique

La Compagnie d’Eecloo à Bruges commanda 4 locomotives au Ateliers de Tubize (AT) en 1863.  Elles devaient d’abord être numérotées à partir de 1-2, mais un problème, né de la non conformité des soupapes de sécurité, fit reporter leur mise en service après la mise en règle des appareils de sécurité.  Elles furent alors numérotées 4 à 7.  La n° 4 portait le nom de « Graef van Vlaenderen ».

Elles portaient les n° de fabrication 36-38 et, peut-être, 42.

La Tz 36 fut éprouvée le 02/06/1863 dans les Ateliers de la Sté Morel & Cie à Tubize, et visitée le 11/02/1864 à Gand par le conducteur des Ponts et Chaussées de la province de Flandre Occidentale.  La Tz 37 fut éprouvée le 09/07/1863 à Tubize, et visitée le 26/01/1864 à Gand.  Les PV de visite donnent une description détaillée de la machine, et non seulement de la chaudière.  C’est ainsi que l’on sait que la Tz 36 était destinée à recevoir le n° d’exploitation 1 sur le CF Eecloo-Bruges et la Tz 37 le n° 2.

Les archives provinciales du Brabant conservent une correspondance relative à ces locomotives.  Le 29/06/1863, Julien Morel, alors administrateur-délégué de la SA de Construction de Tubize, s’adressait au Gouverneur de la province pour que l’on procède à l’épreuve de deux chaudières.  La première serait prête le 07/07 et la seconde le 17/07.  Il devait donc probablement s’agir des Tz 37 et 38, puisque la Tz 36 avait déjà été éprouvée le 02/06/1863.  Le même courrier sollicitait l’envoi du PV de cette épreuve du 02/06.  On apprend aussi que le PV de la Tz 36 avait déjà été envoyé au Gouverneur de la province de Flandre Occidentale le 10/06/1863.  Le PV de la Tz 37 lui fut envoyé le 07/08/1867.

Le 09/08/1863, l’ingénieur de la Sté de CF d’Eccloo à Bruges, J. Tielemans, s’adressait au Gouverneur de la province du Brabant pour lui demander l’autorisation de mise à feu de ces deux locomotives.  Dès le 13/11/1863, le Gouverneur s’adressait à Julien Morel pour savoir si les deux machines se trouvaient toujours dans ses Ateliers de Tubize.  L’industriel lui répondit le 16/11 que ce n’était plus le cas.  Aussi, le Gouverneur du Brabant s’adressa à son homologue de Flandre Occidentale pour l’informer de la situation et préciser que l’autorisation sollicitée ne pourra être accordée que s’il a été constaté que les machines satisfont à toutes les prescriptions réglementaires.  Il demande donc que soit procédé à la visite des deux locomotives, lesquelles ont déjà été livrée à la Sté du CF d’Eccloo à Bruges.  C’est donc pour cette raison qu’outre les PV d’épreuves de chaudière, nous disposons également de PV de visites effectuées à Gand.

Le 07/03/1864, l’ingénieur en chef- directeur Carez (Province de Flandre Occidentale) s’adressait au Gouverneur de Flandre Occidentale pour lui signaler que, d’après les renseignements qu’il avait obtenu, les chaudières étaient conformes aux prescriptions, excepté en ce qui concerne les soupapes de sécurité qui n’avaient que 8,5 cm de diamètre au lieu des 9,25 cm réglementaires.  Il y avait donc lieu d’augmenter ce diamètre.  A ses yeux cependant, ce léger écart par rapport aux prescriptions réglementaires ne lui paraissait pas un motif suffisant pour interdire la circulation des deux locomotives, moyennant de prescrire un délais de 6 mois pour les mettre en règle, vu qu’étant constamment en service, on peu difficilement trouver le temps d’en renouveler les soupapes.

Ce rapport fut transmis au Gouverneur du Brabant en date du 31/03/1864. Celui-ci répondit, le 07/04/1864, à son homologue de Flandre Occidentale pour lui rappeler que l’Arrêté royal du 25/12/1853, dans son article 22, stipulait bien que les autorisations de mise en usage ne sont accordées que s’il a été constaté que les machines satisfont à toutes les prescriptions.  Il ne se sent donc pas autorisé à accorder la permission conditionnelle sollicitée par l’ingénieur en chef Carez. Cette réponse fut transmise à l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Carez le 18/04/1864.

Finalement, le 20/09/1864, les Ponts et Chaussées de Flandre Occidentale signalaient à leur Gouverneur que les soupapes de sécurité des locomotives n° 36 et 37, qui répondent aux n° d’ordre 4 et 5 du CF de Gand à Bruges par Ecclooo, se trouvent dans un état normal, c’est-à-dire qu’elles ont un diamètre de 9,25 cm, et qu’il y a donc lieu d’accorder la mise en usage de ces locomotives.

Le 24/10/1864, le Gouverneur du Brabant envoyait les arrêtés d’autorisation de mise en service tant convoités.  Il aura donc fallu presque une année et demi pour que tout rentre dans l’ordre et pour que les Tz 36-37 puissent enfin entrer en service.

Les deux autres locomotives pour la Cie Eecloo-Bruges ont été éprouvées le 16/02/1864 pour la Tz 38 – le PV précise ici le n° de fabrication qui, donc, est certain – et 30/08/1863 pour la dernière.  Ce dernier PV, pourtant antérieur à celui de la Tz 38, ne porte pas de n° de fabrication !  On lui donne généralement le n° Tz 42, les n° Tz 39, 40 et 41 étant connus avec certitude et correspondant à des locomotives pour les CF Anvers-Rotterdam.

D’après ces PV, certaines caractéristiques de ces locomotives sont connues.  Les chaudières avaient été fournies par Jemeppe.  Elles avaient une surface de chauffe de 71 m² (foyer : 7,76 m², tubes : 63,11 m²), étaient timbrées à 8 atmosphères (8,264 kg/cm²), avec 157 tubes de 3200 mm.  Les soupapes était placées sur la boite à feu.  Elle était alimentée par deux injecteurs Griffart.

La locomotive avait un poids de 23 tonnes.  Les PV donnent pour les roues l’indication suivante : « 2 paires de roues de 1m56 de diamètre, l’une paire motrice, l’autre accouplée, plus 2 porteuses de 1m10 de diamètre ».  Il s’agirait donc de 1B (2-4-0) plutôt que de 1A1 (2-2-2) comme l’indiquent souvent les auteurs !  Le diamètre des cylindres horizontaux était de 390 mm et la course des pistons de 580 mm.

Compagnie

  • Chemin de fer de Gand-Eecloo-Bruges – Belgique

Bibliographie et Sources

  • F. LOISEL, Annuaire spécial des Chemins de Fer Belges, t. 1 1835-1865, t. 2, 1866-1867, Bruxelles – Paris, 1867 et 1869.
  • Archives du PFT – notes d’André Dagant.
  • Archives de l’Etat à Bruxelles (Forest), Province du Brabant, Gouvernement provincial, série B, n° 1921.

© Luc DELPORTE – 17/11/2019

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